Journal de bord
Nouvelle Zélande
COTE OUEST

IMAGES DE NZ
NZ NZ NZ.
Garance qui sursaute pendant le Hakka.
Le noir.
Le bruit caractéristique de la double porte anti-moustiques du camping-car qu’on ferme.
Les gris de la côte ouest.
Julia qui décore les cailloux blancs avec du sable noir.
Le verts de la forêt.
Les arbres.
Les moutons.
Les berges en quad.
Félix qui court dans Christchurch un petit ballon de rugby en main.

Vendredi 26 mars 2004 : have a rest in Akaroa.
GMTFr : +12H 43° sud 173° est météo : beau temps toute la journée
A l’hôtel, on dort bien. Akaroa, fondé par les Français, est un petit village très agréable, avec tout le confort du soleil qui semble bien installé. Nous avons abandonné l’idée des baleines et des dauphins à Hokitika. Encore 5 ou 6 heures de route aller-retour, impossible d’amener Garance sur les bateaux avec nous, toutes les croisières mise à l’eau affichent complet, pas de tours privés (notre spécialité) la descente en cage au milieu des requins qui attaquent (TEVJDB) n’existe plus. Nous avons tout le temps de profiter de la journée, sans rouler comme des brutes en camper-van. Bon petit déjeuner, play-ground avec balançoires, toboggans, vue mer, ponton de bois, on se croirait un jour de beau temps en Cornouaille … Au tourist information center, nous retrouvons le numéro de « ticketek » et réservons deux places de super 12 pour la soirée de demain à Christchurch, les Canterburry Crusaders contre les Highlanders, le match de l’année paraît-il, une douzaine de blacks sur le terrain.

Petite reconnaissance sur les hauteurs pentues d’Akaroa, puis tour de la presqu’île sur le mode habituel bien connu du tour de l’île. L’objectif est Le Bons bay, où nous allons pic-niquer. La route monte, longe la crête, vues des deux côtés de la presqu’île, plus de goudron, une petit goût de nature enfin trouvée, de cars de touristes enfin semés. Au bout du chemin, une interdiction de passer en voiture, un chemin de 20 minutes pour atteindre la plage à pied. Autant dire une barrière naturelle infranchissable pour nous, à part motivation énorme et préparation psychologique depuis la veille, ce qui n’est pas le cas. Choupie, très motivée par l’accès et la mer avec baignade éventuelle, par beau temps inhabituel, envoie Chris négocier un passage occasionnel. Un gars tond sa pelouse avec cette tondeuse à main vert et rouge dont le rouleau tourne quand on la pousse, qui n’existe qu’en Angleterre pour couper l’herbe de ses 9 mètres carrés de jardin de façade. Bonjour, nous venons de loin, trois enfants trop petits pour marcher, on a vu le panneau, on peut passer ? Faut demander au proprio. Faut pousser la barrière… non trop compliqué, le gars fait le numéro de son voisin et passe le téléphone à Chris. Personne, message sur le répondeur. On peut y aller, avec la permission du voisin Huh (impossible à prononcer, même par un Gallois ou un Ecossais). Très cool le Huh. Il est allé une fois en Europe, Allemagne, Italie, Suisse, Paris… Belle ville, Paris, même s’il n’aime pas trop les villes, Huh, c’était une expérience intéressante. Tu parles, cheveux hirsutes blancs, grande barbe blanche, dents jaunes, jambes solides de vrai sportif qui fait ses courses à vélo ( 8 km de col de quatrième catégorie), Huh tond sa pelouse. Il vit à l’écart d’Akaroa, ville de quelques milliers d’habitants, au bout d’un chemin de terre qui mène à une barrière fermée. Pour être plus au calme, il a entouré son jardin d’une grande haie d’arbres touffus, même le portail bas est recouvert par la haie. Huh aime sa tranquillité. En ce moment, c’est le rush de fin de saison, mais bientôt ce sera l’hiver et il sera enfin peinard. Petit coup de klaxon en passant pour le remercier du droit de passer.

Une barrière, quelques centaines de mètres, à travers des centaines de moutons, une autre barrière, pour que les moutons ne s’échappent pas par la mer… et c’est la plage. Grande, déserte, ça c’est sûr, sable gris, noir là où il est mouillé, mouettes, huîtriers. Un petit goût de bien bon. Les enfants tout nus se maquillent avec du sable collant, courent derrière les oiseaux de mer, jouent dans l’écume des vagues, mangent quelques chips. Nous profitons un bon moment de ce bon moment, calme, sans route à tailler. Un gars qui ressemble à un gardien se pointe en quad. Comment sommes-nous entrés, si le propriétaire était là il nous mettrait dehors, c’est un puissant, il a des origines françaises… La réponse est Huh. Rex en quad n’est pas le gardien, il vit sur la baie of Plenty, au nord d’Auckland, est propriétaire de la forêt de cyprès, là-derrière, dont on fait de belles planches à meubles. Très sympathique, bob sur yeux bleus, cheveux et barbe blancs plus ordonnés que Huh, il aime la Nouvelle Zélande pour laquelle il a quitté son Angleterre natale. Le propriétaire étant définitivement absent, il a forcément tort, nous restons en terrain privé. Rex le bavard fait faire le tour de la plage en quad à ravie Julia et fier Félix. Un nouveau mode de locomotion à pointer dans notre longue liste. Merci Rex et bye-bye. Merci Huh, qui savait forcément que son voisin unique, forcé de passer devant chez lui pour arriver à la maison de la plage, n’était pas là. Bien Anglais le coup du coup de téléphone fourré… et bien sympa pour nous.

Route jusqu’à Christchurch, motel neuf de trois semaines, parfait pour nous, sur Colombo street, télé avec les chaînes Sky (sport et ciné assurés, toujours la télé dès qu’on arrive en ville), internet, repos. Pourquoi tout le monde a adoré la NZ ? Nous ne sommes pas dans la cible, plutôt genre couple libre (sans enfants), de marcheurs qui roulent en voiture et dorment dans les Bed and Breakfast ? Nous n’avons pas pris le temps de profiter pleinement du pays mais nos amis y sont passés quinze jours, comme nous, pas plus ? La NZ est un petit pays, d’Europe, alors que nous n’avons visité que des pays gigantesques du continent américain ? Des routes petites et longues, un camping-car utilitaire alors que celui du Canada était un personnage attachant et confortable sur des routes mémorables, une accumulation de bonnes attractions mais pas de grand bain dans lequel on est plongé tout entier des pieds au cerveau et qui envahit dès qu’on respire ou qu’on ouvre la bouche ? Ce qui nous manque en Nouvelle Zélande, c’est un jus local, une identité forte. En gens honnêtes, nous nous demandons à côté de quoi nous sommes peut-être passés. Demain, nous rendons le camper-van et Super 12.

La phrase du jour  : « J’ai toujours rêvé d’avoir de la magie ; tous les matins quand je me réveille je fais abracadabra ; ça fait 5 ans que je rêve d’avoir de la magie ; mais il faut demander à une étoile filante… » Julia.

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