Journal de bord
CHILI
Novembre 2003 / Désert d'Atacama

GMTFr = heure locale au méridien de Clermont-Ferrand.
-4H => 12H (midi) à Clermont-Ferrand = 08 Heures du matin à Santiago

Mardi 25 novembre 2003 : Geysers du Tatio et villages de l’altiplano, la boucle nord.
GMTFr : -4H tropique du Capricorne 69° ouest météo : grand bleu
Le plus difficile avec les levers à 4H30 du matin, c’est de dormir la nuit d’avant. Pour corser un peu la chose Julia et Félix dorment avec les parents pour ne pas réveiller Maud et Poupounette demain matin dès l’aube, à l’heure où ne fleurit pas la campagne du désert. Avec le feu d’artifice à minuit, la fête du village musique à donf jusqu’à 3H30, Félix qui se réveille une fois avant de se poser définitivement à la place de sa mère obligée de changer de lit avec lui et Julia qui rapplique un peu plus tard, c’est impossible. Dans ces conditions, se lever aussi tôt, c’est la délivrance. De toutes façons, Choupie et Chris sont définitivement réveillés depuis une demi-heure.
Après un petit suspens de dix minutes, viendra, viendra pas, le guide se pointe. A la sortie du village les derniers fêtards ne sont pas encore couchés. La piste vers les geysers du Tatio est praticable. Elle devient très belle à partir du lever du soleil. Un peu avant, les montagnes sont noires avec un bleu profond derrière. Notre guide pour la semaine, Marcelo, comme le marin du Beagle, est très sympa. Derrière ça dort en pointillés. Montagnes pelées, toutes les couleurs de l’ocre, quelques touffes d’herbes, belles ombres, poussière d’un véhicule au loin. Pas de doute, c’est le désert. Le Tatio, c’est le genre de spot qu’on ne peut pas louper, une des trois grosses attractions d’Atacama avec la vallée de la lune et le Salar. Nous ne le loupons pas, ni les touristes non plus. L’eau sort de terre en bouillonnant, de grandes colonnes de fumée montent dans le ciel, ça doit être la seule humidité du coin… Il fait froid, l’arrivée du soleil améliore la situation en diminuant les fumées. Les enfants sont très intéressés, les parents prennent quelques photos avec de bons angles pour éviter leurs congénères.
La suite de la route est superbe, avec des paysages, des cols et des vues splendides. Vigognes (lamas au dessus de 4000 mètres d’altitude), lamas et alpagas. Il n’y a plus personne. Pour ceux qui viendront un jour : Custa de Chita, col avec vue sur une vallée, un petit lac bleu, des cayons, des volcans, la route qui serpente dans la descente. Plus beau que les Geysers et seuls. Marcelo profite de ce petit arrêt pour nous montrer des Viscachas (lapins verts à longue queue qui sautent comme des kangourous). Caspana, très inattendu petit val de 429 habitants, c’est écrit à l’entrée, déborde de verdure. De l’eau qui coule partout dans les canaux d’irrigation et la rivière en bas recouverte d’une épaisse mousse verte. Ils exportent leur ail en Europe ! Ayquina, village fantôme de quatre cents maisons et cinq habitants, sauf les 8 septembre et 12 décembre de chaque année, pour la fête de la Vierge locale, où la population passe à 12.000 habitants pendant quelques jours. Voilà l’explication des maisons en construction dans un village inhabité. Il est plus de midi et la journée a déjà duré pas mal. C’est le moment où nous arrivons aux Banos de Turi. Petit trou d’eau entouré par des gradins en ciment d’un côté et par le désert de l’autre. On dirait un lavoir sans charpente en bois au dessus. L’eau surgit là du sous sol en faisant de grosses bulles sableuses et des cratères gris autour. L’eau est bonne et Julia, Félix et Chris se baignent dans les trente centimètres d’eau du bassin. Au début pas très rassurés par ces canalisations souterraines mystérieuses, quand on met le pied dans un cratère il disparaît, (jusqu’où ?), ils finissent par trouver très amusant de s’enfoncer jusqu’à la taille dans ces « sables mouvants ».
Le déjeuner à Chiu-Chiu ne restera dans les mémoires que pour la quinoa. Sorte de boulgour local. Ce n’est pas tous les jours qu’on mange quelque chose pour la première fois de sa vie. C’est meilleur et surtout beaucoup moins sec que le boulgour… L’église est fermée, nous ne verrons pas sa charpente en cactus. La journée continue avec la lagune Inca Coya, un « ojo de mar » disent les locaux. Félix se réveille. Il demande si on est toujours aux banos de Turi. Il n’aura jamais vu Chiu-Chiu. Trou d’eau salée bleue marine au milieu du désert, qu’aucune rivière ne semble alimenter. Cousteau et son équipe on abandonné les recherches à cent mètres de profondeur à cause des courants. Du coup, la légende dit qu’il est impossible de mesurer sa profondeur. Peut-être est-elle directement reliée à la mer, d’où son nom d’œil de mer… Dernier détour par la vallée et la Pukara (forteresse) de Lasana. On y découvre nos premiers petroglifos, (gravures sur les rochers), une vallée verte qui l’était encore beaucoup plus avant le barrage qui alimente la plus grande mine de cuivre du monde, et la Pukara (forteresse). La visite de ses ruines intéresse toute la famille.
Pour finir notre grande boucle, passage par Calama, la mégalopole locale minière de 125.000 habitants. Médicaments pour la chichi de Garance, poste pour les photos et autres envois à la famille, négociation pour Marcelo, notre chauffeur businessman loueur de voitures, qui organise un stand pour noël avec une amie.
La route du retour pour San Pedro est tardive mais rapide et avec la belle lumière du soir. Une grosse journée pour tout le monde. Les plus résistants dorment à dix heures. Un inconscient appelle deux fois du Brésil, il ne rappellera pas une troisième fois…
La phrase du jour : "Je t’aime mon amour de Julia". "Toi aussi papa" Julia.

Mercredi 26 novembre 2003 : Guatin, les cactus et Puritama, les piscines.
GMTFr : -4H tropique du Capricorne 69° ouest météo : grand bleu
Guatin c’est l’endroit ou les rios Purifca (froid) et Puritama (chaud) se rejoignent et ont creusé une gorge profonde… (private joke à l’attention des HEC uniquement). Très bel endroit, avec une belle rivière d’eau limpide qui descend au milieu d’un désert de rochers rouges et gris et de cactus gigantesques aux formes mexicaines. Les enfants escaladent et se régalent. Il fait bon, la lumière est belle, la promenade en forme de petit trek amusante et mouilleuse de pieds. Nous avons même droit a une petit baignade en fin de parcours sur un petit coin de plage de sable gris. Le retour en montée est plus facile que la descente. Comme promis par Rosana, qui nous accompagne, nous n’avons vu personne. Super.
Les thermes de Puritama sont un peu en amont. Les gorges sont très profondes et la vue pendant la descente au fond en mini-van spectaculaire. L’endroit, dénigré par le guide du routard, est très beau, avec un ponton en bois pour aller d’une piscine naturelle à une autre. Après le déjeuner salade-fruits, nous testons un premier bassin. L’eau dépasse les trente degrés. Parfait sous le ciel bleu sans nuages du désert. La rivière coule chaude d’un bassin à l’autre. L’eau est retenue par des petits barrages naturels parfaits. Notre barrage est a double étage, il forme une petite banquette très cosy. Chaque trou d’eau est entouré de verdure à plumeaux, nous ne voyons pas les quelques touristes Explora (hôtel luxe du coin) qui de toutes façons nous laissent rapidement l’endroit pour nous tout seuls. Avec le bruit des petites chutes, même avec du monde on n’entendrait rien. Nous testons ensuite la piscine avec hydro-massage haute pression. Impossible de s’accrocher au dessous de la minuscule cascade plus de quelques secondes. Julia et Félix jouent un bon moment à remonter et descendre le courant. En sortant, à plus de 3200 mètres avec un petit vent et sans serviette, glagla. Mais les planches sont chaudes, l’air bien sec et le ciel pur. En quelques minutes nous sommes secs et réchauffés.
C’est un drôle de désert cet endroit où il y a de l’eau partout. Soirée mails et téléphone. Hélène, la maman de Chris est à l’hôpital. La nuit porte conseil.
La phrase du jour : "J’ai soif". "Tu peux attendre jusqu’à la voiture non ?". "Mais pourquoi, il n’y a qu’à couper un cactus !" Félix.

LES PHOTOS / POUR GAGNER DU TEMPS / PHRASES DU JOUR EN RAB


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