Jeudi 27 mai 2004 : vers Monkey Mia
GMTFr : +6H00 26° sud 114° est météo : beau, vent encore
Nouvelle journée de voiture, les enfants résistent, lavent les vitres à la road-house où nous faisons le plein, Garance commence à en avoir assez de son siège bébé, mais finit par s’endormir après le pic-nique. Traversée d’un désert, la Western Australia, 400.000 habitants en dehors de Perth, moins que la population de Toulouse, sur cinq fois la surface de la France. Sur la carte, tous les 300 ou 500 km, un point, qui ne représente pas une ville, mais une station service, on peut s’arrêter y coucher si on veut. Le dernier feu rouge que nous avons croisé était à Katherine, 2.500 km derrière nous environ, le prochain est vraisemblablement à Perth, plus de 1.000 km devant. Entre Darwin et Perth, 3.500 km, pas une « ville » de plus de 3.500 habitants. Il reste encore de la place en Western Australia.
Monkey Mia, la Mecque des dauphins ambassadeurs, ceux qui viennent dire bonjour aux hommes près du rivage. Trois heures de l’après-midi, devant nos bungalow rudimentaires de plage, il reste assez de temps et de soleil pour que les enfants jouent, les femmes lisent et les hommes pêchent. Coucher de soleil sur les dunes basses de la péninsule, pélicans qui pédalotent, cormoran qui pêche, certainement mieux que Chris qui attrape deux vives au lancer, maman dauphin dans le calme avec son petit qui vient dire bonsoir à Félix, son ami. Un joli coin très paisible. Animation internationale à la cuisine commune du camping, (nous sommes dans les bungalows de front de mer, le luxe local), pour le dîner de pâtes.
La phrase du jour : « Moi, mes préférés c’est Blanche Neige, Cendrillon, La Belle au bois Dormant et Yasmine. » Julia. « Moi, c’est Mooglie et Simba. » Félix.
Vendredi 28 mai 2004 : 0 km.
GMTFr : +6H00 26° sud 114° est météo : beau, vent faible
Belle journée qui commence avec le lever du soleil à droite, le sable et la mer devant, les dauphins à cent mètres à peine. Monkey Mia est célèbre pour ses dauphins habitués à venir dire bonjour aux hommes au bord de la plage. Nous ne sommes pas seuls, mais il n’y a quand même pas foule. Les enfants sont ravis, les dauphins les observent de près, en sortant la tête de l’eau pour ne pas avoir de diffraction et la penchant sur le côté, car ils n’ont pas de vision vers le haut. Ca donne un spectacle très doux, à moins d’un mètre, dans trente centimètres d’eau. Les rangeuses (femelles des rangers), font bien attention à ce que personne ne dérange les dauphins en mettant les pieds dans l’eau. Un dauphin finit par faire le beau, en se cambrant, pour sortir la queue de l’eau ainsi que la tête en rigolant, le ventre posé sur le sable. C’est le signal inventé par les dauphins eux-mêmes pour indiquer la fin du show et réclamer une récompense. Les six dauphins de notre matin, vont avoir droit à un poisson chacun, sauf le bébé. Julia a la chance de poser gentiment un poisson dans la bouche de l’un d’eux, pas Félix, qui repart très déçu.
Stress de Choupie pour que tout le monde déjeune bien, avant d’aller faire un tour en bateau. Sur le Shotover, un catamaran à voile qui part trois fois par jour à la recherche des dauphins et des lamantins (ici ils disent dugons), de la baie. « Sail, Wildlife and Fun », tout un programme. Shotover, c’était le nom de la rivière sur laquelle nous avons fait du speed-boat en NZ, bien loin, déjà. Sail sympa, mais leur monstre ne sait qu’empanner, pas virer de bord, pas avec 10 nœuds de vent en tous cas. Wildlife, très peu, pour ainsi dire pas et surtout, et surtout, malheureusement, pas de lamantins, nous n’en n’avions jamais vus, même pas Félix. Ils sont partis depuis quelques jours à l’autre bout de la baie, vers des eaux moins refroidies. Fun, surtout la présentation initiale du bateau et de la sécurité. Plus cools que le skipper et le marin, tu coules. Gentille promenade dans l’air frais de l’automne et les eaux peu profondes (shalow waters en anglais, mais existe-t-il un mot pour dire « peu profond » en français ?) devant Monkey Mia.
Pizza décongelée en 45 minutes et service mémorables le soir à la cafétéria du camping. Mais personne ne s’en plaint, il y a du football gaélique à la télé et nous n’avons pas mis les fesses dans le 4X4 aujourd’hui, alors…
La phrase du jour : « Il n’y en a pas ici des navigators » (alligators). Julia.
LES AUSSIES
“Good Day” pour “Hello”, prononcer “gooday”
“Have a safe journey”
“Thank you”. “No worries !” |
Samedi 29 mai 2004 : atterrissage.
GMTFr : +6H00 32° sud 116° est météo : beau
Il nous reste 900 km à parcourir pour arriver au terme de notre voyage australien. Petit coup d’œil rapide aux dauphins qui sont venus dire bonjour aux touristes au bord de la plage, puis remplissage du Nissan selon un ordre éprouvé : relever le siège de droite du coffre, lit bébé de Garance dessous, gros sac noir et rouge à côté coincé entre le lit et le siège resté déplié pour les enfants, sac médicament dans le petit trou pour ne pas perdre de place, gros sac vert dessus, troisième couche avec le deuxième gros sac noir et rouge, poussette glissée entre le dernier sac et le plafond, palmes encastrées entre sacs et fenêtre ; reste le coffre, trois gros sacs, le bleu de Maud, le gris des enfants, le noir des chaussures (bottes, marche, plage… multipliés par 6 paires), debout côte à côte ; il reste encore un peu de place entre le haut des sacs et le toit du Nissan, sac Tati rempli d’indéfinissables, sacs à dos des enfants ; dans les espaces « libres », pied de la vidéo, canne à pêche, divers. A l’intérieur de l’habitacle, c’est assez chargé aussi : siège bébé de garance, avec, dans ses pieds, malle cabine noire (informatique, école de Julia), par dessus, malle cabine bleue (jouets, réserves d’urgences pour les crises aiguës d’énervement, bout du pic-nique), Garance pose ses pieds sur tout ça. Au milieu, deux poches isothermes avec le fragile (chorizo local, kopa locale, fruits, eau), par dessus, sac à dos de Maud et de Chris. Dans les pieds de Choupie, son sac à dos, la bouteille d’eau en cours et quelques spéciaux, chupa-chups pour les enfants, guide et leaflets du jour… Plus six personnes, dont trois enfants, moins vomulineux, mais plus volubiles.
Journée de route, par beau temps. Kangourous, désert, road house, un village au bout de quatre heures de route, une ville au bout de six heures, plus loin encore, Perth, ses faubourgs, son centre ville, enfin, au bout de huit heures et demi d’automobile bondée. La préoccupation du jour était de ne pas avoir d’accident. Si près du but, après autant de kilomètres, de piste, cela aurait été dommage. Nous sommes très heureux du périple à rallonge, mais aussi de n’avoir eu aucun ennui. Les hôtels sympas de Perth ont une fâcheuse tendance à être pleins, c’est un peu long après la journée d’aujourd’hui, mais nous visitons ainsi la ville qui ne semble pas débordante d’activité. Nous finissons à l’Holiday Inn, moyen, mais qui nous semble le comble du luxe après un mois et demi d’outback très profond. Le take-away asiatique est très bon, sports sur le trois ou quatre chaînes de la Fox, retour à la civilisation.
La phrase du jour : « Mais dans le pays ou on va aller après (Singapour), si on crache dans les poubelles, on va nous mettre en prison ou pas ? » Julia.
LES
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