Journal de bord
ARGENTINE
Janvier 2004

GMTFr = heure locale au méridien de Clermont-Ferrand.
-4H => 12H (midi) à Clermont-Ferrand = 08 Heures du matin à Santiago

Samedi 10 janvier 2004 : El Calafate
GMTFr : -4H 50° sud 72° ouest météo : mitigé, vent
Ce matin nous profitons du confort argentin. Vrai petit déjeuner avec, merci aux italiens d’avoir émigré en Argentine, jambon de parme, bon fromage et vrai expresso. Choupie sort pour explorer la ville, soit, comme d’habitude, trouver internet et laverie. En ce qui concerne l’artisanat, nous avons abandonné depuis longtemps tout espoir de trouver un truc potable. A midi nous déjeunons dans une cafeteria locale avec parillada libre. Le principe est simple, pour 13 Pesos par personne (moins de 5 €uros), nous avons accès à un grill géant où cuisent bœuf, mouton, saucisses, poulet, boudin… Ici, même au petit déjeuner on mange de la viande et elle est bonne, succulente même, car très grasse. Notre petite ballade en ville nous permet de comprendre qu’hormis la viande, les argentins adorent le chocolat, il y a trois fabriques dans ce gros village.
Après midi sieste pour les petits, internet pour les grands. Le vent est dément dans la rue et tout le monde rase les murs ou se précipite dans les recoins. Choupie, en route pour le centre internet, surprend des voleurs de chiens, des Argentins apparemment très pauvres, derrière une camionnette pourrie sur laquelle est posée une grande cage avec des chiens, capturent ces pauvres bêtes dans la rue avec un lasso. N’importe quel chien ! La preuve, le propriétaire de l’un d’entre eux se précipite à temps et course les voleurs en hurlant des « hijos de puta » qui font fuir les agresseurs et ameutent tous les passants. Nous ne saurons pas pourquoi ils les volent… Ni ce qu’a voulu dire cet homme. Certainement un gros mot.
Dîner très léger pour amortir le repas de midi. Maud à l’hôtel au chaud et Choupie et Chris d’une glace à l’italienne dans la rue, au vent. Les parent dorment dans une nouvelle chambre, soupente, lambris et loin du bruit des voitures sans tuyau d’échappement.
La phrase du jour : "allez on y va (déjeuner)" Choupie. "On va changer de pays ?" Félix. "Non, on va au restaurant" Choupie ; "Pour quoi faire ?" Félix.

IMAGES D’ARGENTINE
Les ciels de la pampa.
Le 4X4 qui roule sur la piste.
Regarder les enfants jouer au foot, en Argentine, dans la lumière du soir de la pampa.
Le Fitz Roy.
La couleur du Perito Moreno.
La viande.
Les Argentins.
Le parfum d’Italie.
Les Argentines.

Dimanche 11 janvier 2004 : Le fameux glacier Perito Moreno
GMTFr : -4H 50° sud 72° ouest météo : soleil, vent à El Calafate
Pour le Perito Moreno, la partie est très serrée. Notre pays c’est le Chili, pas l’Argentine. Nous avons vu beaucoup d’autres magnifiques glaciers que nous avons eu l’impression de les découvrir nous-mêmes. A l’abri des regards, des touristes et des Américains. Les branchouilles de El Calafate, casquettes de base-ball et lunettes design par dessus la visière même la nuit et les kekos à voiture sans tuyau d’échappement, c’est pas vraiment notre truc. En plus, les téléphones mobiles ne fonctionnent pas et la connexion internet « haut débit » date de l’an 2000. Que du flan. L’Argentine est mieux marketée que le Chili, c’est sûr. Nasi, notre copain Catalan qui a géré l’image du pays en Europe, a bien fait son boulot de promotion. Reste le fond… Bref, le Perito Moreno, part de loin pour nous convaincre.
Deux heures et demi pour aller de El Calafate jusqu’au glacier. 35 km de goudron, 35 de piste. Il nous faut à peine une heure, vent de face. Ca commence mal. Sur la piste, les gars se croient en pleine aventure, ils roulent à 20 km/h. Et puis, ils ne veulent pas salir la machina, on est en Italie ici, faut pas oublier. Ou alors ils distillent le plaisir. Nous, nous voulons voir. Descartes, St Thomas… Nous empoussiérons tout le monde en doublant. Il fait un beau ciel bleu, ça au moins, ça nous changera. Et puis tout à coup, le Perito Moreno. De loin. Le « mauvais côté ». Mais il est beau. Très beau. Bleu clair. Tout d’un bloc, bien droit et régulier. On peut s’approcher tout près. Depuis les passerelles on voit le grand glacier qui descend en S avec le dessus hérissé de pics, le front bleu, parfaitement vertical, veiné de noir à gauche, incrusté de plaques bleu intense au milieu. Le Perito est géant, soixante ou quatre-vingt mètres de haut et plusieurs kilomètres de large. Pour animer le spectacle, d’énormes blocs se détachent et tombent dans l’eau verte du Lac Argentino. Le glacier avertit un peu avant avec des craquements. Les enfants adorent. C’est dimanche. Photo du dimanche, sans tricher, devant le Perito. Contrairement aux autres glaciers, le Perito a un côté joyeux, festif. Italien ? Certainement ses origines Argentines… Il a coupé le vent. Il fait beau, bon et c’est bon. Tous ces gens ne sont pas vraiment gênants. Après autant de solitude, c’est amusant de se retrouver au milieu de la foule. On se croirait aux US, mais heureusement, les gens parlent Espagnol.
Déjeuner au restaurant du coin. Salade de moules, gnocchis sauce tomate ou huile d’olive, parmesan, salade de tomates. Vive l’Italie. C’est ici qu’on prend les billets pour les aller sous le glacier en bateau. Drapeaux Argentins partout, blanc bleu azur, les couleurs du Perito. Bravo Nasi. Super identité graphique. Chemin connu en bateau le long d’un glacier. Mais sous le soleil, sans stress, sans froid, pour le plaisir simple et tranquille. Sans iceberg. Seul un bout de glace vert foncé dépasse un peu. Trop peu et trop loin. Dommage, la couleur était incroyable. Du bateau on voit d’autres choses que depuis les passerelles. Les morceaux continuent à tomber. Encore quelques photos. Une très bonne croisière d’une heure sous la glace bleu claire dans une lumière et un air purs. Le Perito a tenu des promesses auxquelles nous ne croyions pas. Une excellente journée, facile, avec tout sur place, qui existe et fonctionne sans effort. Une idée de Canada qui nous revient à l’esprit. Mais nous avons vu le Perito Moreno comme au spectacle, au cinéma. Nous ne l’avons pas vécu de dedans comme d’autres endroits ces derniers jours. Trop facile ? Trop de monde ? Fatigue aussi, mine de rien. Un excellent bon souvenir. On ne peut pas toujours vivre dangereusement. Sur le chemin du retour, les bus de cinquante places se suivent et se ressemblent. Nous en doublons une dizaine avant de remonter sur le goudron.
Ce soir, parilla (assortiment de viandes) à la Tablita. A côté des balançoires pour les enfants. Au pays des éleveurs de la pampa, la viande, c’est plus que sérieux. C’est fondamental. Pour les trois grands, en restant très modestes, comme accompagnement ce sera : ½ kilo de gigot, ½ kilo d’épigramme, rognons, tripes, boudin, et bouts de côte de bœuf. Comme plato de fondo (plat de résistance), un filet de bœuf de 600 grammes. Les Argentins en prennent un par personne, nous un pour trois… Mais les filles, une fois tout raclé, réclament un boudin supplémentaire. Elles s’adaptent vite.
Elles ont intérêt. Demain le Chili.
La phrase du jour : "Moi je fais une collection de cailloux (très beaux d’ailleurs). Et toi quand tu étais petit papa ?" Julia. "Moi je collectionnais les bouteilles de coca (collec qui est passée chez Olivier puis chez Fanny), les timbres, les coquillages, les capsules de bouteilles…". "Moi, quand j’étais petit, je faisais une collection de bonbons. Les bonbons, les boîtes, les papiers de bonbons. C’était terrible comme collection" Félix.

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