Thaïlande : Phuket - Bangkok

J77 jeudi 22 novembre 2012 Coral & Raya Island température 30° soleil

 

Petite journée équatoriale. Mer, nus pieds, pas de voitures, bateau, autant de degrés de liberté retrouvés. Ce n’est pas le paradis ici, les hommes ont mangé la pomme des îles Thaïs, mais on peut se reposer. Peut-on recommander la mer entre Phuket et Koh Lanta ? Pas vraiment. Et certainement pas en haute saison. Pas plus pour la météo.

Les resorts de Raya, Chinois en moins, Japonais argentés en plus, ne font pas rêver, les tourdumondistes. Seul contact sympa, la bande de joyeux Finlandais qui gèrent le club de plongée RayaXXX, des maisons de luxe et des catamarans ; Leur langue officielle, le Finlandais. … Nous cherchons une maison pour pouvoir mettre de l’ordre : dans les affaires sales, l’école et l’ordonnancement de la suite du Tour du Monde, mis à mal par l’expérience indienne et le manque de préparation.

En hausse : les salades Thaï qui arrachent la bouche en feu et les noix de coco fraiches

En baisse : le ciel bas et lourd indien qui pesait comme un couvercle

La phrase du jour : « Je mesure 6 mètres car je ne peux pas croire que les raies Manta soient aussi larges » Garance chez les Finlandais du club de plongée de Raya

 

J78 vendredi 23 novembre 2012 Coral Island température 30° nuageux et précipitations

Réveil sous la pétarade d’un « long taile » (longue queue pour arbre de moteur de 3 ou 4 mètres derrière un Yanmar sans tuyau d’échappement qui propulse une pirogue locale à un bon 15 nœuds). Au cas où nous tenterions un petit somm matinal dans l’humidité ambiante, des jeunes Thaïs profitent du plan d’eau miroir du matin, pour se payer un petit run bruyant en speed boat aux frais des Chinois. Pour le petit déjeuner, au choix : café clair tiède ou thé infusion, toasts toastés déjà ramollis grille pain éteint, confitures à l’orange ou inconnue en barquettes, beurre difficile, infection de moustiques, œufs gras et charcuterie tropicale, fruits incertains. Bungalows envahis par, le sable, l’humidité, les fourmis, le désordre, la déprime. Soirée buffet, ce soir on nous épargne le « European Tour », déprimant thème de la veille. Les « îles » comme on les aime. Le sourire des Thaïs en plus. Sans véritable connexion internet, impossible de trouver une maison en Thaïlande. N’importe où, mais ailleurs.

Spécialités locales. Nos 500 (plus qu’hier et moins que demain non ?) Chinois ravis, qui hurlent leur bonheur sur bouée tractée en passant devant notre bungalow de bout de plage. La séance de photo mur Facebook des nymphes de gros calibres et de toutes races et âges (mais beaucoup de jeunes photographiées par leur mère ou entre copines), dans des positions rappelant les Lui et Playboys d’il y a quelques années à peine. Ravissement familial. Mais c’est ça aussi la Nature.

En hausse : les Tiger moustiques

En baisse : l’Asie du sud-est de notre jeunesse proche

La phrase du jour : « On n’est pas si mal ici… » Choupie

 

J79 samedi 24 novembre 2012 Phuket température 30° pluies

Départ matinal soulagés de Coral Island. Toute une Thaïlande que nous n’aurons pas besoin d’approfondir plus. Nous ne sommes pas les seuls. Un jeune couple de Français a écourté de trois à une nuit son séjour sur l’île de corail. Même les Brésiliens sympas, venus et partis avec nous, on l’air tristes ! C’est dire.

Négociation pour un taxi à 5 et 5 gros sacs : 1600 baths (= 37,5€) de 9H30 à 15H30, mais peu de kilomètres, 2000 bats s’il faut aller jusqu’à Patong. Départ à l’aveuglette à la recherche d’agences immobilières capables de proposer des maisons. Exactement ce que la fille du premier jour nous a indiqué comme impossible. Mais grâce à super Choupie, qui a exploité les maigres moyens internet de notre resort  corallien de rêve, nous avons un contact. En chemin, une agence tourisme de masse. Le taxi n’a pas bien compris notre recherche. Puis visite aléatoire d’un condominium moritorum, avec ses maisons collées, son délabrement, son ambiance tropique fausse riche mal tenue. Une autre et très bonne façon de visiter Phuket. Arrêt impromptu chez Plus+ luxe. Qui nous fait visiter une villa pseudo design du meilleur goût neurasthénique, mais ils ont, paraît-il un truc bien à Patong, surpeuplé, par les Russes en plus, mais les méchants de Moscou, pas nos amis les Sibériens ? Vrai, faux ? Déluge de pluie pendant le déjeuner. Car non seulement il fait très chaud et bien sûr humide, Chris a une angine, mais en plus, il pleut très souvent, des trombes d’eau. L’appartement des réseaux du taxi est superbe. Design vrai, plan intelligent, belles photos, vue magnifique, sauf quelques toits plats devant. Toute la famille reprend confiance. Il y a au moins un lieu sympa où nous pourrons dormir à partir de demain. Notre agence spéciale Choupie, concurrente du taxi, nous fait visiter un condominium propre. Sans le moindre intérêt, acceptable, fourni pas cher avec voiture, mais nous avons vu l’appartement du taxi… Reste une maison rajoutée à la liste de la jolie Thaï de l’agence à Cape Panwa et deux derniers trucs à voir à Patong pour elle et Plus+. Il paraît que c’est loin. Le taxi n’y croit pas. Mais il doit toucher une commission si on prend l’appart luxe cher qu’il a trouvé lui-même, bien qu’il prétende qu’il ne sache pas… Nous allons voir la maison discountée par un propriétaire anglais désireux de louer son bien sur la presqu’île chic.

Moins spectaculaire que l’appartement penthouse, mais beaucoup plus familiale, plus grande et dans un coin très tranquille. Vue mer imprenable, grandes chambres comme pour nous, le style Anglo-thaï en plus, laverie pour Choupie, mer à deux tongs en bas, personne sur la plage. Malgré les protestations des enfants qui préféraient le penthouse, c’est ici. 2 semaines, à prix d’ami en plus et voiture fournie. Une vraie maison qui vit, avec intendant, jardinière, maid, gars qui entretient la piscine presque comme dans les magazines… On dirait Bandol, en moins bien, bien entendu… sous les tropiques. Ils ont raison de prendre des jolies filles dans les agences immobilières.

En hausse : la lessive, le European Golf Tour

En baisse : le désespoir

La phrase du jour : « Pourquoi vous nous demandez notre avis puisqu’à la fin c’est vous qui allez choisir ? » Julia

 

J80 dimanche 25 novembre 2012 Phuket température 30° variable

Petit confort bourgeois dans notre belle maison stable. Tout le monde pose ses marques, les piles de dossiers pour l’école sont vite organisées, le programme de travail établi, les rôles partagés. Beau travail d’équipe. Dimanche, l’école recommence pour Julia, lessives pour Choupie, Golf à la télé pour les garçons (bravo Roury Mc Ilroy pour Dubaï), les magasins sont ouverts et on trouve même un Maï-Maï chez un pêcheur au bord de la route. Et là, pas de touristes autour des femmes pêcheuses, en voile souriant. 140 bats (3€ et quelques), la dorade coryphène de 2,5 kilos. A 10 francs français le kilo, les pêcheurs thaïs ne sont pas encore passés à l’euro... Le bonheur tranquille.

En hausse : la cuisine maison, les pâtes au Ketchup

En baisse : l’hôtel-restaurant

La phrase du jour : « C’est vraiment contre-nature pour une femme de changer de lieu tous les jours sans même savoir où on va dormir le soir » Choupie.

 

J81 lundi 26 novembre 2012 Phuket température 30° déluges fréquents temps chaud et lourd

Bruxelles à Phuket. Ecole, internet, téléphone, Félix malade après Chris, petits tracas divers à régler, papiers, embouteillages, pharmacie, supermarché, pluies variées. La sédentarité, dès le deuxième jour, n’a pas que du bon. En revanche, la pression du temps est tombée. Pas besoin de tout finir aujourd’hui avant le nouveau run du lendemain. L’hypermarché BigC rappelle que nous sommes sous l’équateur chinois : chips, sodas, biscuits inconnus, sauces soja, bières locales, riz en quantités et qualités ; bœuf impraticable, poissons sur le retour, charcuterie inabordable, porcs pour aventuriers, poulets incertains, morceaux noirs sous plastique inconnus. Un restaurant de bord de trottoir assure un dîner très local et bon.

En hausse : le rythme scolaire

En baisse : la photo (pas de photo de la Thaïlande pour l’instant)

La phrase du jour : « Je me demande ce que tu peux mettre en ce moment dans le journal de bord ? » Garance

 

J82 mardi 27 novembre 2012 Phuket température 30° météo moins humide

Aujourd’hui, rien. Pas sortis de la maison. Ecole. Internet. Kimberley (boite d’immobilier de Choupie), reste du frigidaire à midi, pâtes au Ketchup le soir. Petit bonheur bourgeois familial.

En hausse : la piscine

En baisse : la pluie

La phrase du jour : «J ‘adore cette soirée. Avec maman qui repasse, Julia qui trafique ses trucs et nous devant la télé, on se croirait vraiment à Bruxelles » Félix

 

J83 mercredi 28 novembre 2012 Phuket température 30° déluges pas de pluie aujourd’hui

Rien. Pas plus qu’hier, pas moins que demain. Les enfants adorent et foncent à l’école. Fait notable, le restau au bord de la plage en bas de la maison est excellent, copieux, les pieds dans l’eau et produits de la mer, agréable. Le tout pour le même prix que celui pourri d’il y a deux jours. Nous y reviendrons. Soirée tropicale : déplacements dans le noir noir, supérette 7/Eleven, 8 brochettes « deap fried », chaleur et humidité du soir ; au bord de la route, ananas, bananes, mangues jaunes et vertes, pamplemousse vert. Les brochettes à 10 centimes d’euro pièce ne sont pas mangeables, les mangues jaunes excellentes. Expérience.

En hausse : les copains aux autres bouts des connexions

En baisse : l’isolement du voyage

La phrase du jour : « La sédentarité n’a pas que du bon… on se croirait à Bruxelles avec tous les dossiers à régler » Chris

 

J84/85/86/87 du jeudi 29 au dimanche 2 décembre 2012 Phuket température 30 à 35° soleil et pluies

Jeudi : Bruxelles à Phuket. Ecole, internet, téléphone, Félix malade après Chris, petits tracas divers à régler, papiers.

Vendredi : Chris mieux, Félix pas terrible, Garance malade ; déplacement à Patong, le pire du tourisme, supermarché plage à droite, centre commercial à gauche, buildings au milieu, pour faire refaire une gouttière pour garder les dents bien alignées de Julia souriante.

Samedi : tout le monde va mieux. Ecole.

Dimanche : pareil qu’hier, bonheur simple au foyer.

En hausse : les techniques d’acquisition scolaire, Mac Ilroy qui conserve son titre de l’US PGA (en différé)

En baisse : les stocks de cours à distance, la photo

La phrase du jour : « Ça pourrait être un plat de Bruxelles (pâtes au thon devant la télévision) » Julia. « Tu écris le journal de bord en ce moment ? » Julia « C’est vrai qu’il n’y a pas grand-chose à mettre… » Choupie

 

J87à J94 du lundi 3 décembre au dimanche 9 décembre Phuket température 30 à 35° chaud et humide

Le périmètre autour de notre kibboutz écolier s’étend un peu. De quoi se perdre en revenant de Patong avec la gouttière de Julia ; trouver un restaurant cantine excellent sur la route ; faire le tour des supermarchés locaux ; manger quelques fruits, les mangues jaunes surtout ; prendre nos habitudes au restau les pieds dans l’eau et chez la petite dame en bas du chemin. Choupie se met même à la conduite à gauche « un non-événement complet ».

Internet, le confort moderne, permet à toute la famille de se reconnecter. Amis, copains, copines, petits-amis… en toute discrétion, famille, banques, locataires, administration des PTT belges qui a coupé toutes les lignes de Kimberley et qu’il faut rétablir en passant par le 22 à Asnières. Choupie garde presque tout son calme, continue la préparation de la suite du voyage (nous rêvons de Japon, de camping-car en Amérique du nord, de la Baie d’Hudson), pilote les travaux de la maison à Bruxelles, étudie les plans qui continuent à évoluer… Une vraie vie de distractions pascaliennes. Depuis que nous sommes redevenus sédentaires, nous sommes débordés et manquons à nouveau de temps.

Ce qui nous occupe vraiment, c’est la santé de Jean, à l’hôpital après un AVC. L’oncle par alliance si proche, le troubadour des cœurs d’enfants, le troisième grand-père. Les nouvelles sont confuses, comme la médecine quand elle balbutie. Tout le monde t’aime Jean.

En hausse : les petites habitudes bourgeoises très Quatrième République

En baisse : les mystères de l’école

La phrase du jour : « Le Latin, ça me fatigue plus que tout ce que j’ai fait avant… » Félix

 

Gastronomie Thaï

On mange bien à Phuket

Filets de bonites en sashimi ou poêlés, mérou au barbecue, carangue bleue, les pêcheuses en foulard nous régalent.

Au bar les pieds dans l’eau : noix de coco fraiche et pleine à raz-bord pour Garance, Félix et Chris ou check ananas-banane pour Julia et Choupie, salade de papaye cacahouètes grillées, beignets de crevettes ou de petits calamars, salade de fruits de mer épicée (très épicée), brochettes de poulet sauce satay (cacahouètes pillées), poisson entier recouvert d’ail et poivre pillés grillés, nems locaux, calmars grillés ou vapeur, riz sauté ou pad thaï au poulet ou crevettes, crevettes grillées, curry jaune, rouge ou vert de fruits de mer, au calamar, bœuf ou poulet, fruits de mer au piment et poivre vert Thaï (très très épicé), poulet ou crevettes au noix de cajou (doux), riz gluant ou « plain ». Nous avons eu le temps et le plaisir d’écumer la carte. Garance a même testé le beefsteak frites.

Chez la petite dame en bas : riz sauté au porc, au poulet, sèche grillée à la poêle, salade de papaye, riz sauté au fruits de mer (une crevette, quatre bouts de calamar), très simple, très lent, mais très bon et très amical.

Au bord de la route : délicieuses brochettes de cœur, de foie, de poulet, tous marinés, souvent à la sauce soja, saucisses frites dans l’huile immangeables, soupe de poisson claire étrange, ananas, pastèque, mangues jaunes (les meilleures).

A la super cantine en périphérie de Phuket Town : riz canard laqué, soupe claire, soupe rouge piquante, poulet mariné rouge pimenté au barbecue, riz pieds de porc (délicieux), porc laqué et bien d’autres plats au sauce eu nous n’avons pas eu le temps d’approfondir faute de temps et de chaleur.

 

J95 à J101 du lundi 10 décembre au samedi 15 décembre Phuket température 30 à 35° instable et lourd

Ce temps hors du voyage permet à toute la famille de « s’accorder ». Comme un petit orchestre de chambre accorde ses instruments, mais aussi son humeur, ses intentions et, le plus important, ses convictions profondes si rarement évoquées. Harmoniser, pas normaliser. Cet intermède, hors de l’agitation de la vie citadine et du voyage, participera à renforcer notre socle commun. Un retour au contact prolongé entre générations des sociétés traditionnelles. Loin de l’école garderie et de l’agression des jeux massivement en ligne. Eloge de la lenteur, de la proximité humaine et de la communication massivement humaine et douce.

Rien à déclarer pendant ces jours tranquilles à météo instable, travail studieux, piscine délassante, rires faciles et télé-golf très présente le soir. Nouvel aller-retour à Patong pour la gouttière de Julia, plus shopping, pour les filles. Les garçons restent tranquilles entre hommes. Il y a eu un golf, un vrai, au Red Mountain.

Le jour où nous nous secouons les puces, visite au très simple et sympathique GRP « Gibbon Rehabilitation Project ». Les acrobates s’habituent à leur nouvel environnement, la forêt, dans des cages protectrices et rassurantes. Ils tentent d’oublier les hommes, la drogue des photographes pour touristes, la fumée, les cigarettes et l’alcool des bars. 10 ans entre, leur arrivée, vers 5 à 7 ans, l’âge de leur puberté, en quarantaine au centre, leur remontée de cage en cage à flanc de la colline de bambous, et la liberté en couple toujours pour 75% d’entre eux. Ils doivent tout apprendre seuls. Certain n’y arrivent pas. D’autres reviennent dans leur cage après leur réintroduction dans la forêt. Les primates ont un seul descendant, tous les 2 ou 3 ans. Relâchés vers 15 ans, la surpopulation n’est pas pour demain. Hervé, français travaillant en Hollande, bénévole ici pour un mois, nous explique bien d’autres choses encore. On peut aussi devenir volontaire ou adopter un gibbon. Allez voir leur site : www.gibbonproject.org, les gibbons sont des animaux fantastiques. Un bon break au cours de notre parenthèse école intensive. Une des leçons les plus intéressantes à Phuket sera peut-être la visite au GRP. La cascade un peu plus haut est le prétexte à une toute petite marche au milieu des moustiques.

Nous menons notre petite vie douce bourgeoise d’expatriés sous les tropiques. Le rythme école intensive devient un peu plus difficile à soutenir pendant les derniers jours. Il est vrai que Garance et Félix ont maintenant pas mal d’avance sur le fameux « programme » et que Julia s’est bien investie, sur un mode largement supérieur à celui attendu à son âge. Les travaux de la maison sont est bien lancés, l’entreprise de Choupie bien en ordre, les banques à peu près sous contrôle, la France polémique autour des départs de Bernard Arnaud et Gérard Depardieu vers la Belgique. Surtout la santé de Jean se stabilise. Les esprits et les corps sont reposés des trois premiers mois de voyage intensif et du coup d’arrêt Inde. Il est temps de partir.

En hausse : Phuket et ses ressources discrètes, les appels vers Jean et Danielle Cesson-Bretagne

En baisse : la fatigue

La phrase du jour : « elle est quand même bien cette baraque, même si c’est un peu monotone à la fin » Félix

 

J102 dimanche 16 décembre Phuket/Bangkok température 30° pluie et lourd

Ça sent à nouveau le voyage : sacs à organiser pour en laisser un ou deux à Rangoon pendant la tournée en Birmanie, papiers, billets, vouchers pour les hôtels, animation générale… Nous quittons une maison dans laquelle nous avons habité plus de trois semaines. Un record cette année. Minibus pour l’aéroport, papiers, vol. Le quotidien du tourdumondiste, vers Bangkok, étape obligatoire, dont nous attendons le pire, pour obtenir des visas pour le Myanmar. Chacun à ses petites habitudes de voyage. A l’arrivée, super Choupie a juste oublié de noter le nom de l’hôtel, et dans cet aéroport intérieur ouvert il y a un mois, pas d’internet. Heureusement, le business center de l’hôtel en face nous dépanne et nous sommes en pleine forme.

Pendant un bon moment, à 120Km/h dans Bangkok ville géante, la nuit. On se croirait dans Blade Runner, mais avec des couleurs. Une vraie rupture avec nos petites habitudes de Cape Panwa à Phuket. L’hôtel Urban Saturn, tour de verre à décoration pseudo-design en bordure d’une six voies, porte bien son nom. Urbain et Galactique… Garance adore. Julia déteste. On verra demain. Les sacs sont dans l’entrée de notre appartement avec fenêtres sur tours.

En hausse : l’énergie du voyage

En baisse : la nature

La phrase du jour : « Je me demande comment je vais faire pour dormir ici ? » Julia à la fenêtre du 11ème étage de l’hôtel l’Urban Saturn climatisé

 

J103 lundi 17 décembre Bangkok température 30° chaud et lourd

Nous n’attendons de Bangkok, que tout le monde nous a déconseillée, que des visas pour le Myanmar. Petit déjeuner au pire, à la cantine de l’hôtel, fréquenté en masse par les familles qui y ont trouvé à l’Urban Saturn des appartements plus adaptés que des chambres d’hôtels. Comment « les gens » peuvent-ils manger des choses situées au plus profond de la cuisine dite internationale et dans des quantités pareilles ?

Nous partons en taxi à l’ambassade du Myanmar. Arrêt photos d’identité chez un geek-étalon : charmant, gros, mou, affairé, sympa, transpirant, cheveux gras, n’en revenant pas que nous désirions nos photos en 15 minutes et pas en une 1 heure 30, mais prêt à relever l’exploit. Son truc c’est le Internet-Poker ou Warcraft, toutes les nuits. Il se débrouille donc très bien avec son informatique. Juste le massicot qui reste un peu délicat, il a du mal avec ces trucs anciens et manuels et rêve au massicot électronique qu’un copain va bientôt inventer sur ses conseils. A l’ambassade, toute proche, queue d’une heure dans la rue pour les garçons pendant que les filles remplissent les formulaires et collent les photos à l’internet café d’à côté, qui vit des services rendus aux touristes pour les visas. Ils sont malins et industrieux ces Thaïs. Après une heure de queue, nous avons droit à un numéro plastifié, pour faire une nouvelle demi-heure de queue. On se croirait chez EuroDisney, maître dans l’art de faire faire la queue. (Il faut dire que sans queue, le tour du Parc Disney prendrait une heure, et alors, il serait trop évident que cela n’a pas d’intérêt et la firme n’aurait même pas le temps de vendre des produits dérivés, des hot-dogs, des frites et du Coca…). Ça sert, le marketing ! Choupie et Félix repartent à l’internet café pour imprimer les billets d’avion accélérateurs de visas. Après la deuxième queue, on paye, on laisse les passeports et on reçoit en échange un petit ticket jaune. Des passeports et de l’argent contre du rêve. Une vraie arnaque.

Direction les bords du fleuve. Il paraît que c’est bien. Les enfants réticents se laissent entraîner par l’Asie. Son animation de rue, ses boui-bouis rapides pas cher, où l’on choisit ce que l’on mange sur l’étalage, pas dans les menus. Premier arrêt soupe et Coca. « Super bonne », Chris mange en face du poisson frit au piment rouge et basilic thaï. Deuxième arrêt samossas divers. La dame nous arnaque, 50 baths (1,25€) au lieu de la moitié. Stand suivant, crevettes au barbecue. Nous mangeons les crevettes au bord du fleuve en attendant notre bateau. D’énormes poissons chats protégés sont nourris au pain, ou aux granulés, par des Thaïs bouddhistes. Garance choisit les granulés. La croisière en pirogue une révélation, le long d’un des grands fleuves d’Asie, comme on les voit dans les reportages de Thalassa à la télé, encombré de trains de péniches tractées, de pirogues rapides à longues queues et de nénuphars. Capacité de l’Asie à faire cohabiter sur les berges dans un désordre apparent, hôtels de luxe, bicoques pauvres et délabrées, temples multicolores, terrains vagues, musée des pirogues d’or du Roi, anciens docks squattés, villas bourgeoises, immeubles de bureaux, ministère de la marine. Un autre monde. Un fleuve qui reflète une autre vision du monde. Une marchande flottante nous vend des mini-bananes. Tout le monde est ravi et conquis. Débarquement au Palais Royal. Sur le marché, brochettes de cœurs et de croupions. « Trop bon ». Visite du Palais. Un débordement d’ornements, de formes extravagantes, d’or, de touristes, surtout asiatiques, de circonvolutions étranges pour nous, classiques pour le professeur de dessin qui explique cette architecture à ses studieux élèves en uniforme. Photo du dimanche avec des écoliers en tenue. Gros succès de Félix à nouveau, qui ne savoure pas sa chance autant qu’il pourrait.

Fin de journée en pente douce à l’Urban Saturn pour les enfants. « Oui, on va légumer, mais légumer profond » Garance. Les parents cherchent désespérément des dollars neufs, seule monnaie ayant cours au Myanmar… et en profitent pour faire quelques achats de Noël. Ils rentrent avec un repas de rue, des classeurs pour l’école et de beaux cadeaux discrètement venus du shopping center à la japonaise.

Bangkok a déjà dépassé nos attentes. L’Inde est digérée. Le Tour du Monde recommence.

En hausse : le voyage

En baisse : l’école

La phrase du jour : « C’est pas si mal Bangkok au final… on s’y fait » Julia

 

J104 mardi 18 décembre Bangkok température 30° chaud et humide

Journée shopping. Deux groupes ce matin. Avec Chris, celui des Converse « Ska » (carreaux noir et blanc) pour Félix et des Adidas bleu look pour Garance, leurs deux paires de New Balance ayant disparu mystérieusement à Phuket. Ici, en Thaïlande, les marques, les shopping malls et le commerce, on sait ce que c’est et comment ça fonctionne. Une bonne motivation, pour marcher en ville, prendre le métro aérien (avec vue sur le golf au milieu d’un hippodrome que nous avons vu à la télé il y a quelques jours), propre, voies sécurisées par des portes automatiques… celui de Paris date de quand déjà ? Pays développé ? En voie de développement ? Qui est qui ? Au Siam Paragon, on trouve tout : un étage complet de marque très luxe (Fendi, Chanel, Coach, Gucci…) ; un étage complet de bijoutiers du même acabit (Cartier, Patek Philippe…) et tout le reste bien entendu. Ici c’est luxe, grandes allées larges et hautes, climatisation froide mais discrète. A la sortie, cette équipe mange au gré des marchands ambulants, des odeurs et des formes. Pour se refroidir, elle entre dans un Apple store qui fait rêver les enfants et presque la papa. L’autre groupe, « les femmes », expédie les affaires courantes et mange dans un boui-boui en face de l’hôtel.

Après-midi re-shopping, les parents seuls, les enfants les ayant prudemment laissés partir au cas où ils auraient des idées de cadeaux pour Noël. Test d’un nouveau centre commercial, le MBK, réputé plus grand centre commercial d’Asie du sud est. Plus local, avec son étage de fourbi électronique dernier cri, ses allées étroites et sa cohue du mardi après-midi. Nous nous rabattons vers le luxueux Paragon du Siam. Bilan : deux paires d’écouteurs Beats, un Ipad familial et un parfum pour Choupie.

Dîner en bas à côté, dans un Thaï animé et bruyant mais délicieux, pour fêter l’anniversaire de Choupie. C’est demain. Presque comme à la maison. Mais que font, le lendemain, les gens qui habitent ici ? Ils retournent au centre commercial ? Nous, nous partons pour Rangoon, Myanmar, ex Birmanie. Le Tour de Monde est bien reparti.

En hausse : la société de consommation

En baisse : la qualité de l’air

La phrase du jour : « C’est pas cher ici un Iphone 5, deux fois moins cher qu’en Belgique, j’ai des copains qui ont ramené des Iphones et ils marchent très bien à Bruxelles » Félix